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Cette nuit en Asie : le Dalaï Lama soutient le nucléaire au Japon

Le Dalaï Lama appelle les populations et les responsables politiques à envisager différents points de vue dans leur débat sur le nucléaire.

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Le Dalai Lama était en déplacement au Japon.

Par Gabriel Grésillon, Yann Rousseau

Publié le 22 avr. 2014 à 07:06

Au Japon, le Dalaï Lama promeut le nucléaire

A l’issue d’un déplacement au Japon, où il a notamment visité des régions dévastées par le tsunami de mars 2011, le Dalaï Lama, le chef spirituel des bouddhistes tibétains, a expliqué, lundi, que s’il comprenait la méfiance de certaines populations à l’égard de l’atome, il n’était, lui-même, pas opposé à l’énergie nucléaire. “Il y a encore beaucoup de pays souffrant d’un large écart entre les riches et les pauvres.

Des millions de personnes vivent encore sous le seuil de pauvreté et c’est à elles qu’il faut penser”, a expliqué le responsable religieux qui estime, selon l’agence Dow Jones, que les centrales nucléaires peuvent permettre à des populations d’accéder à une électricité bon marché. Le Dalaï Lama a encore expliqué que les énergies renouvelables, telles que le solaire ou l’éolien, n’étaient pas encore suffisamment performantes pour répondre aux besoins des pays en développement.

Il a donc appelé les populations et les responsables politiques à envisager différents points de vue dans leur débat sur le nucléaire. “Ne regarder le sujet que sous une seule perspective avant de prendre sa décision ne serait pas correct”, a-t-il soufflé avant de plaider, également, pour une analyse sérieuse des dangers de cette énergie. Mais, a-t-il insisté, le risque zéro n’existe dans aucune activité humaine. Conduire une voiture, manger un repas ou même s’asseoir pour assister à une conférence comporte un certain degré de danger. “Il y aura toujours 1% de risque”, a jugé le leader spirituel.

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Le concurrent d’Areva se voit construire huit réacteurs en Chine

Le directeur général de la filiale chinoise du groupe nucléaire Westinghouse, Timothy Collier, a déclaré que sa société était actuellement « à différents stades de négociations pour huit nouvelles unités » à construire sur le sol chinois. Cela signifie que Westinghouse pourrait se voir confier la construction de huit nouvelles tranches nucléaires de type AP1000, en plus des 4 tranches déjà en construction sur le territoire chinois. Cela représente un coût estimé à 24 milliards de dollars.

Cette déclaration enthousiaste de Timothy Collier mérite d’être remise en perspective. D’une part, elle est cohérente avec l’engagement pris par Pékin, en 2006, d’accorder la priorité au constructeur d’origine américaine pour ses réacteurs dits de troisième génération. Une décision qui place, de fait, le français Areva dans un rôle d’outsider, même s’il est en train de faire la démonstration, sur le site de Taishan, dans le sud du pays, qu’il maîtrise désormais correctement la construction du réacteur concurrent, l’EPR.

D’autre part, les propos de Timothy Collier témoignent d’un optimisme que ne partagent pas tous les acteurs de la filière au sujet de l’AP1000. Les chantiers en cours en Chine semblent essuyer les plâtres de tout projet pilote (à l’image des chantiers européens de l’EPR) et les autorités chinoises ont avoué récemment qu’elles s’attendaient à au moins deux ans de retard.

Pékin, qui a décidé, depuis la catastrophe de Fukushima, de renforcer la sûreté nucléaire, donne la priorité aux réacteurs de troisième génération, donc théoriquement à l’AP1000. « Il est naturel que certains travaux préliminaires commencent », juge un spécialiste, « mais tant que le premier béton ne sera pas coulé, il faudra se garder de tout propos triomphaliste ».

Ambiance délétère entre le Japon et la Chine

Le harcèlement est désormais quotidien entre Tokyo et Pékin, qui enchaînent les postures nationalistes et se retrouvent dans l’incapacité de renouer le moindre dialogue. Ce matin, quelques heures avant l’arrivée à Tokyo du président américain Barack Obama, plus de 150 parlementaires japonais, ainsi que des ministres du gouvernement conservateur de Shinzo Abe, se sont rendus dans le temple shintoïste de Yasukuni au cœur de la capitale nippone, où sont honorés 2,5 millions de morts tombés pour le Japon, dont 14 criminels de guerre condamnés après 1945, en sachant pertinemment que leur visite allait alimenter le courroux des autorités chinoises.

Pékin, comme Séoul, voient dans les prières sur ce lieu de culte une célébration des crimes commis dans les années 30 et 40 par les troupes impériales dans la région. Le gouvernement chinois n’a d’ailleurs pas tardé à dire son outrage à cette “nouvelle provocation” nippone. Quelques heures plus tôt, c’est l’exécutif japonais qui s’était offusqué de la saisie, au cours du week-end, d’un navire de commerce nippon ancré dans un port du Zhejiang par les autorités chinoises à cause, officiellement, d’un différend datant d’avant la Seconde guerre mondiale.

Le tribunal maritime de Shanghai a déclaré samedi avoir fait saisir le navire Baosteel Emotion de la société japonaise de transport maritime Mitsui OSK Lines afin de mettre en exécution un jugement d’une cour du pays, qui avait condamné en 2007 la firme nippone à payer 2,9 milliards de yens (21 millions d’euros) de dommages et intérêts, dans le cadre d’un litige autour de la location de deux navires en 1936.

Selon le tribunal chinois, la société de Daido Shipping, qui fut plus tard transformée en “Mitsui OSK”, avait, cette année-là, pris en location deux bateaux de la société chinoise Zhongwei Shipping. Mais ils avaient ensuite été réquisitionnés à Daido par la marine japonaise dans le cadre de l’effort de guerre, avant d’être coulés en 1944. L’entreprise chinoise n’avait reçu aucune compensation. Le groupe japonais assure qu’il était au fait du différend et qu’il était en pleine négociation d’un accord avec le plaignant chinois. Et Tokyo assure maintenant que cette saisie menace gravement les fondements de la relation « normalisée » que l’Archipel a construite avec la Chine depuis 1972.

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