Comment un rongeur qui se trouve au Brésil arrive-t-il à communiquer avec son alter ego américain, et qui plus est, se trouve à des milliers de kilomètres de lui ? Par "télépathie"... Des chercheurs en neuroscience de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis et du Brésil y sont parvenus, avec l'aide de la technologie. En effet, ils ont fait l'expérience sur deux rats qui arrivent à communiquer sans que ceux-ci ne soient en contact. L'étude a été publiée la revue britannique Nature Scientific Reports .
Dans le cadre de cette étude scientifique, des chercheurs ont montré qu'il est possible de transmettre des informations en temps réel entre deux cerveaux connectés. Et pourtant, des kilomètres les séparent, l'un étant aux Etats-Unis et l'autre au Brésil. En effet, les deux rats réussissent à communiquer grâce aux électrodes implantées dans leur cerveau. Les chercheurs arrivent à transférer via Internet l'activité du cerveau du rat codeur (qui envoie l'information) dans le cerveau du rat décodeur (qui la reçoit).
L'expérience que les chercheurs ont effectuée a consisté en la résolution d'une énigme. Le rat codeur doit activer un interrupteur parmi deux au choix, au moment où une lumière s'allume au-dessus de celui-ci. Quand il réussit, le rat reçoit une récompense. Situé à distance, le rat décodeur se trouve face au même équipement, sauf qu'il n'y a pas la lumière indiquant sur quel bouton appuyer. Il lui est donc impossible de connaître la réponse... mais cette dernière lui est transmise directement dans son cerveau par le rat codeur. Le taux de réussite est de 70%.
Un résultat qui pourrait ouvrir une porte sur le traitement des personnes souffrant de paralysie, mais aussi celles atteintes du syndrome d'enfermement. Une grande première mondiale !
Néanmoins, le chemin est encore long, puisque l'expérience sur l'être humain ne semblerait pas aussi facile à mener que pour celle faite sur les rats de laboratoire, notamment pour des raisons éthiques. L'implantation d'électrodes exigerait des interventions chirurgicales. Par ailleurs les signaux cérébraux envoyés pourraient ne contenir que des informations brutes, ce qui empêcherait d'avoir des pensées abstraites.
Référence:
"A Brain-to-Brain Interface for Real-Time Sharing of Sensorimotor Information" ; Miguel Pais-Vieira, Mikhail Lebedev, Carolina Kunicki, Jing Wang et Miguel A. L. Nicolelis ; Nature Scientific Reports 3, 28 février 2013, Article number:1319doi:10.1038/srep01319.
Pour plus d'information voir cette étude http://www.nature.com/srep/2013/130228/ ... 01319.html