À la recherche du soldat Tassin
Le salon Généatica mettait l’accent sur les nouvelles technologies pour la recherche généalogique. Nous avons joué le jeu…
- Publié le 08-10-2012 à 07h00
«Mais où est donc passée la septième compagnie?» Le film français réalisé par Robert Lamoureux, sorti en 1973, nous raconte les tribulations de trois bidasses, le soldat Pithiviers, le sergent-chef Chaudard et le soldat Tassin, interprété par Aldo Maccione, faisant partie de la 7e compagnie.
Dans ce premier opus, Robert Lamoureux y raconte son aventure personnelle lors de la débâcle de l’armée française en juin 1940. Le génial humoriste a plus que probablement dû connaître le vrai soldat Tassin. Qui était-il? D’où venait-il? Qu’est-il devenu?
Le salon de généalogie de Wavre, Généatica, nous donnait l’occasion de partir à sa recherche avec pour seul élément, très mince: son nom de famille.
En scannant le QR code du stand Geniwal, nous trouvons directement une piste en accédant à la base de donnée «Isabella». Elle nous renvoie vers un acte de naissance, numéroté 479, de la ville de Charleroi datant du 1eroctobre 1901. L'acte a été scanné par un bénévole. «Cette base de données est participative, explique Yves Héraly, l'organisateur du salon. Tout le monde peut y encoder des données ou y retranscrire des actes authentiques qui permettent ensuite de faciliter les recherches d'autres personnes.»
Avec cet acte authentique, on apprend déjà de nombreuses choses sur celui qui aurait pu être le soldat Tassin.
Son père, Oscar-Victor, âgé de 20 ans, était verrier. Il était domicilié Chemin de Lodelinsart à Charleroi. Sa mère, Rosalie Delorge, a aussi 20 ans et est célibataire. Oscar Victor est venu reconnaître, devant témoins, son fils naturel. Il le prénomme Léon-Victor.
Est-ce bien le bon Tassin?
«Tout à fait possible, confirme Yves Héraly. À l'époque, la reconnaissance d'un enfant naturel est un fait relativement rare. En outre les ouvriers verriers voyageaient beaucoup, d'entreprises en entreprises, de manufactures en manufactures entre la Belgique et la France. Sa date de naissance, confirmée par un acte authentique, rend cette découverte tout à fait plausible. Reste à la confirmer par d'autres actes (mariage, décès) corroborant les éléments à disposition.»
En Belgique, la loi des 100 ans met un frein à nos recherches. Tassin faisait partie de l’armée française, c’est notre autre piste.
«En France, la règle des 100 ans n'existe pas. C'est 75 ans, confirme une des exposantes. Pour peu que vous connaissiez son numéro de matricule vous pourrez peut-être retrouver sa trace sur le site du ministère de la Défense qui a mis en ligne le fichier des soldats de la Seconde Guerre.»
En quelques clics, l’espoir de retrouver la trace du soldat Tassin, de la fameuse 7e compagnie, renaît. . .