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La valse à deux temps



Connaissez-vous la vieille blague sur un groupe de légionnaires qui marchent dans le désert depuis trois mois ?

Ils ont chaud, ils ont faim et ils sont écœurés de porter les mêmes sous-vêtements depuis 90 jours...

On change, mais pas tant que ça. On reste en terrain connu

LE PRINCIPE DE L’ALTERNANCE

Un jour, leur général leur ordonne d’arrêter de marcher et leur dit : « Aujourd’hui, on va changer nos bobettes !

— Yé! » crient les légionnaires, tout heureux.

Le général pointe les gars et dit : « Claude, change tes bobettes avec Jean. Fred, change tes bobettes avec Luc... »

C’est un peu ce qui est arrivé, hier : les Québécois ont changé... mais pour un vieux parti.

On change, mais pas tant que ça. On reste en terrain connu. Rien de trop risqué, de trop dangereux.

Pas de changements structurels, comme le promettait François Legault. Pas de hache dans les poutres ou de scie dans les madriers.

On revient où on était il y a neuf ans.

PQ, PLQ/PLQ, PQ/PQ, PLQ/PLQ, PQ

Une fois, c’est toi ; l’autre fois, c’est moi.

LA « MENACE » RÉFÉRENDAIRE

Et que les Anglos cessent de grimper dans les rideaux et de crier au génocide : Mme Marois et sa joyeuse bande de caribous n’ont pas la marge de manœuvre nécessaire pour se lancer dans une aventure référendaire.

Lisée et ses amis « purs et durs » sont peut-être pressés, mais ils ne sont pas suicidaires. Ils ne précipiteront pas les Québécois dans le mur pour la troisième fois...

Or, tous les sondages sont clairs : le Québécois moyen ne veut rien savoir de la souveraineté.

Pas besoin de vendre votre maison de Westmount, my friends...

TROP DE CHANGEMENTS

La CAQ, elle, avait le caquet bas. C’est à se demander si l’ADQ n’aurait pas fait mieux...

Ma théorie : M. Legault a promis trop de changements en même temps. Rénover la toilette, O. K. Rénover la toilette et le boudoir, pas de problème.

Mais rénover la toilette, le boudoir, la chambre du p’tit, le sous-sol, la cuisine, le salon et le garage en même temps ?

Woah, les moteurs ! Trop, c’est comme pas assez.

LE PARTI DE LA RUE ?

Hier après-midi, j’ai croisé un carré rouge dans la rue. Il a commencé à me houspiller, à me dire qu’il n’était pas d’accord avec mes propos, blablabla...

« J’ai une question à vous poser, lui dis-je. Que pensez-vous de l’offre du 5 mai ?

— Quelle offre du 5 mai ?

— L’offre qu’a faite le gouvernement aux étudiants...

— J’sais pas, j’la connais pas...

— Et que pensez-vous de l’analyse qu’en a faite le fiscaliste Luc Godbout?

— J’sais pas, je l’ai pas lue...

— Finalement, vous ne maîtrisez pas beaucoup votre sujet, que je lui lance, un sourire en coin...

— De toute façon, je me fous des offres, me dit le carré rouge. Nous, on veut la gratuité ou rien. On ne veut RIEN négocier... »

Dieu que j’ai hâte de voir Pauline Marois − et Léo Bureau-Blouin − devant des militants comme lui.

Pas sûr que la nouvelle première ministre va jouer de la casserole comme elle l’a fait quand elle était dans l’opposition.

Pas sûr qu’elle va prendre le parti de la rue contre celui de l’État...

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